Débuter, commencer, ouvrir… l’année!
By Maxime Allard o.p.
« Débuter »? Le verbe dit seulement, selon son étymologie, quitter un lieu, un poste. Cela dit partir. Pas plus. Débuter une année universitaire signalerait alors simplement ce qui avait été un but… pour aller vers un autre. Ainsi, nous quittons le temps estival des vacances pour entrer dans une période où nous nous retrouverons à l’université, dans le temps des universitaires! Drôle de temporalité en ce lieu, je puis vous en assurer! Mais je crois fermement que quitter les canicules et même les vacances pour ce qui peut survenir pendant l’année universitaire vaut le départ. Que de choses intéressantes, de lectures enrichissantes, d’événements surprenants peuvent survenir en cours d’année! Et tout est loin de se passer dans les nuages et la stratosphère conceptuelle, croyez-moi…
« Commencer »? Avec ce verbe, il s’agit moins de partir en quittant quelque chose que d’entrer dans une expérience. Dans commencer, à l’origine, il y avait l’idée d’une initiation. Et qui dit initiation ne dit pas seulement recevoir un enseignement et être soumis à l’apprentissage de nouveautés porteuses d’une aura de vérité. Initier dit aussi un parcours qui transforme, qui fait vivre, sentir et penser autrement! Être initié, avec d’autres, par d’autres : vivre l’expérience universitaire n’est pas quelque chose de solitaire qui coupe du monde. L’expérience universitaire vous transforme pour voir et vivre le monde différemment, intensément.
Enfin, « ouvrir »? Ce verbe implique que quelque chose était fermé ou voilé et qu’il est possible de l’ouvrir, de le dévoiler : un esprit, un horizon! Ouvrir, c’est aussi découvrir et, dans le cours d’une année universitaire, les découvertes abondent : on y découvre des gens, des idées, des pratiques insoupçonnées! Le verbe « ouvrir » implique aussi, dans ses racines latines, l’idée de creuser, d’aller en profondeur, de ne pas en rester en surface. Pendant l’année universitaire, il est certain – tant pour les professeurs que pour les étudiants et étudiantes – qu’il reste encore et toujours des idées à approfondir, des arguments et des propositions dans lesquels plonger. Difficile, en tous les cas de se satisfaire de rester sur place avec des opinions toutes faites.
Commencez donc par vous laisser surprendre et émerveiller! Puis creusez de manière critique ce qui vous sera offert… Qui sait où ce début vous mènera? Qui sait ce qui s’ouvrira à vous?